Cairanne

Un héritage gallo-romain

L’appellation et son vignoble puisent leurs racines dans une histoire millénaire. Ce sont les Romains qui, lors de la conquête du territoire, apportent la culture de la vigne à Cairanne. De cette époque, ne résulte aucun témoignage écrit. Seules des amphores, contenant du vin, et des statuettes, portant des coupes, attestent de la présence du vignoble.
Découvrez ces vestiges exposés au Musée de la romanité – Caveau du Cairanne.

L’essor du vignoble au Moyen-âge

C’est au VIIIème siècle qu’une première trace écrite mentionnant « Queylane » fut trouvée. Les invasions barbares viennent mettre un terme à la prospérité du vignoble. Il faudra attendre le IXème siècle, et la renaissance des ordres religieux, pour que la culture de la vigne reprenne ses droits.
Dès le XIIème siècle, le vignoble de Cairanne se développe sous l’impulsion des Templiers qui y possèdent des terres. En 1123, le nom de « Castri Cayranne » apparaît dans une bulle pontificale, attestant de l’établissement du village sur son promontoire fortifié. Puis, au XIVème siècle, Cairanne passe sous la protection des Papes.

Un tournant dans l’agriculture au XIXème siècle

Cairanne a toujours été un village agricole. Les fermes présentes sur la commune pratiquaient, en quasi autarcie, l’élevage et la polyculture. Sur une même parcelle, vignes, arbres fruitiers, légumes et céréales cohabitaient.

Au milieu du XIXème siècle, la vigne est en pleine expansion. Grâce au chemin de fer, le vin peut voyager plus loin permettant aux vins de Cairanne de rayonner à plus grande échelle.
Au printemps 1869, un événement met à mal l’élan viticole de la commune. Les vignes sont victimes d’un insecte microscopique, le phylloxera, qui détruira la quasi-totalité du vignoble français.
Il faudra attendre la mise au point d’une technique de greffage pour entrevoir une solution. La reconstitution du vignoble fut longue et les cépages locaux furent sauvés grâce aux porte-greffes américains.

L’apogée de la culture viticole au XXème siècle

Au courant du XXème siècle, Cairanne voit son caractère viticole consolidé. En plus du vignoble historiquement présent autour du village, les terres viticoles se développent sur les terrasses de l’Aygues, la « Montagne du Ventabren » et la partie sud de la commune. Les oliviers, héritage des ancêtres, ont souffert des hivers rigoureux de 1929, 1940 et 1956. Le gel de 1956, particulièrement sévère, a causé leur destruction et a indéniablement favorisé l’expansion des surfaces viticoles.

En 1929, poussés par l’élan du collectif, les viticulteurs concrétisent la création de la cave coopérative de Cairanne. Le Syndicat de Défense des Intérêts Viticoles de Cairanne voit le jour la même année.
Très tôt, les vignerons ont su fédérer les habitants autour du vin de Cairanne. Un esprit village dont témoigne le Caveau du Belvédère, premier caveau de dégustation des Côtes du Rhône en 1959 – aujourd’hui situé au cœur du village et renommé le Caveau du Cairanne.

L’adoubement final en 2016

Depuis 1937, la commune de Cairanne fait partie de l’aire d’appellation des Côtes du Rhône. L’année 1953 marque la possibilité de faire figurer le nom « Cairanne » au côté de la mention Côtes du Rhône, avant même la naissance de l’AOC Côtes du Rhône Villages. Ce droit est réaffirmé en 1967 où l’AOC Côtes du Rhône Villages Cairanne est officialisée.

Voulant aller plus loin dans la reconnaissance de la qualité de leurs vins, les vignerons déposent en 2008 un dossier d’accession en appellation locale.
Consécration pour les vignerons et leur terroir si précieux, Cairanne rejoint la famille des Cru des Côtes du Rhône en 2016.

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